Etude du fonctionnement de la tourbière du marais de Saint Gond

Les Marais de Saint Gond, d’une superficie de 1585 ha, dont 1100 ha classés en Natura 2000, sont situés dans le département de la Marne, à 24 km au Sud d’Epernay. Ils s’étendent immédiatement à l’aval de la source du Petit Morin, affluent de la Marne, dans une dépression longitudinale de 17km d’Est en Ouest. La largeur Nord-Sud de la zone marécageuse est inférieure à 3km. Les communes riveraines dont le territoire englobe l’entité des Marais de Saint Gond sont : Val-des-Marais, Bannes, Vert-Toulon, Broussy-le-Grand, Coizard-Joches, Courjeonnet, Reuves, Oyes, Villevenard, Talus-Saint-Prix, Bannay, Corfélix, Le Thoult-Trosnay. Le marais de Saint Gond représente la plus vaste tourbière alcaline de Champagne-Ardenne et possède une valeur patrimoniale très élevée.  Bien qu’ayant subi d’importantes dégradations, des années de sécheresse estivale très marquées, ce marais est l’un des plus remarquables,​

tant par son intérêt écologique que fonctionnel (qualité des eaux, limitation des crues) et social. Les marais de Saint Gond sont composés d’une mosaïque de milieux variés à forte valeur paysagère (cours d’eau roselières, boisements naturels, plans d’eau).

Les marais de Saint Gond ont depuis très longtemps fait l’objet de vastes opérations de drainage. Les premiers travaux d’envergure furent entrepris au XVIIème siècle puis se poursuivirent et s’intensifièrent au XIXème siècle avec la création du Syndicat d’assèchement des Marais de Saint Gond. Depuis les années 1960, les marais ont perdu 30% de leur superficie. Le réseau hydrographique naturel composé du Petit Morin et de ses quelques affluents a été profondément rectifié, recreusé et ensuite régulièrement curé. Il a de plus été complété par un nombre important de fossés artificiels qui recueillent et évacuent les eaux collectées par les drains.

L’Association Syndicale Autorisée (ASA) des Marais de Saint Gond est en charge de la gestion des ouvrages hydrauliques qui se répartissent principalement sur le Petit Morin. Autrefois, les dates d’ouverture et fermeture des vannes étaient en faveur des activités agricoles (ouvertes en hiver, fermées en été) pour permettre la mise en culture des terres gagnées dans les années 50. Les années très sèches et le fort battement de la nappe ont incité les acteurs locaux à modifier leurs habitudes (ouverture de la vanne plus tardive dans l’hiver). Bien que le marais ne fasse plus l’objet de nouveaux projets de drainage, celui-ci est particulièrement concerné par une période d’assèchement estival prolongée. Aussi, la gestion du niveau d’eau est-elle la problématique la plus importante pour la préservation des marais de Saint Gond. Toute la difficulté est de définir un niveau d’eau assez élevé qui puisse permettre la bonne conservation du marais mais qui, en parallèle, n’affecte pas les parcelles agricoles adjacentes en période de travail des sols.

 

Les principaux objectifs de la présente mission sont les suivants :

• Décrire le fonctionnement hydraulique de la Tourbière des marais de Saint Gond ;
• Obtenir une base de données par le biais d’une campagne de mesures quantitatives et qualitatives (pluviométrie, niveau de la nappe, débit, prélèvements…) ;
• Décrire les interactions entre les éléments hydrauliques et hydrogéologiques de ce bassin (nappes, cours d’eau, plans d’eau, fossés…) ;
• Estimer les impacts sur les ressources en eau occasionnés par les prélèvements intensifs ;
• Maintenir et favoriser les habitats et les espèces de la Directive Habitats ;
• Actualiser et compléter l’étude hydraulique des marais de Saint Gond de 2003 ;
• Elaborer un plan de gestion coordonnée des niveaux des eaux au niveau du marais, afin d’en garantir son maintien ;
• Elaborer un programme pluriannuel de travaux de restauration des cours d’eau présents dans le marais ;
• Promouvoir des actions de communication et de sensibilisation.

Descriptif de la mission 

Définition de la zone d'étude (source AH2D Environnement)